
Une petite « réaction à chaud sans prétention » à partir de la polémique foisonnant sur les réseaux sociaux relative au débat qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale autour de l’extension de la durée des jours d'absence pour perte d’enfant et de leur financement.
Et elle ne portera pas sur le fond, j’ai mon opinion mais ce n’est pas mon propos du jour.
Mon propos est plutôt d’illustrer le mal profond de notre société à sortir d’un système d’échanges binaire, oui / non, et à envisager le : je me suis trompé(e).
Je ne sais plus si on débat ou si on déballe... et c'est valable, partout, jusque dans la conversation de rue, évidemment mes racines ne me font pas oublier l'entreprise et le dialogue social... tant que j'y pense bientôt, le 25 février le Tribunal des Flagrants délires RH sur ce sujet avec les remarquables Andre Perret, Francois Geuze et Patrick Bouvard notamment.
Alors bien sûr, on me rétorquera, c’est facile comme observation. Et pour reprendre une célèbre citation d’Edgard Faure : « ce n’est pas la girouette qui tourne mais le vent ». Cette approche permet de justifier l’opportunisme, le fait de ne pas assumer, mais tout de même doit-on être "condamnés" à une seule opinion illico ?
Mettons l’Ego de côté : ça n’est pas facile, surtout pour un adulte aujourd’hui de dire je me suis trompé.
Ca bouscule son éducation, la reconnaissance de sa fiabilité et la confiance qu’on peut avoir en lui. Il a plus de mal à s’ériger en exemple vis-à-vis de ses enfants par exemple, élèves, ou équipiers, compagnons de route. Quand on a le volant, pour ne pas dire quand on est "leader", le dilemme est solide et je l’entends.
Rajoutons là-dessus la vitesse fulgurante de réaction de notre temps, le fait que des personnes publiques ou pas, mais c’est bien pire dans le premier cas, soient épiées de façon permanente avec l’espoir qu’il y ait matière à buzz, syndrome du réflexe, paparazzi photo.
Et le public suit, immédiatement conspue, incendie, agresse, n’hésite pas à juger et à prêter toutes les intentions, suscite le fantasme le plus moche. Ouahhhh, dans ce contexte, s’il doit être reconnue une erreur, il faut qu’elle soit portée comme une chaine avec des boulets et c’est une véritable démarche de contrition qui, on le sait bien, portera ou pas ses fruits.
Alors, on peut faire dans du tiède, ça détourne un peu le sujet. On étudie, on réfléchit, on concerte mais on ne dit pas « faute » comme on peut le faire sur un terrain de sport, sans pour autant que le joueur soit disqualifié (ce qui évidemment exclut toute haine).
Et si on dit faute : c’est carton rouge direct, la société n’est pas prête ne soyons pas naifs
Et cela génère des déceptions, des chocs psychologiques, des sentiments violents en retour etc. C’est vraiment épouvantable.Et ceci avant même, si cela peut être le cas, que celui ou celle qui a dit une sottise se reprenne. En plus il -ou elle- est enfoncé(e) que c'est pire .
Et oui, c’est ce que l’on appelle une société de tolérance, d’ouverture. On peut dire beaucoup, mais on génère illico l’ouragan de violence, et on regarde les dégâts, voire même on s'en repait. Et après on ne répare pas, non, on replâtre. Vive les montras #optimisme #bienveillance etc.
Mais imaginer éviter l’ouragan, ben non ça n’est la faute à personne de ne pas l’avoir fait. Il ou elle n’avait qu’à pas dire, il ou elle n’avait qu’a pas réagir de telle ou telle manière.
On encourage la tiédeur hypocrite, la sclérose, la blessure et on ne sort surtout pas de la problématique en « regardant autrement ». Le Yaka est roi.
Que l’on se comprenne bien : je ne suis pas en train de justifier les âneries et les horreurs qui sont dites mais le cercle vicieux sans fin que représente le système binaire oui/non, qui est tout de même un sacré parasitage/obstacle de la vie en harmonie tant recherchée…. En théorie.

Je trouve cette capacité inépuisable que l’on met à déconstruire beaucoup plus VISIBLE que celle que l’on met à construire, qui existe, et que l’on doit impérativement valoriser au titre de l’équilibre de vie. Alors, si on y pensait ? Oui, non, ne sait pas, oui ou non mais je peux me tromper attendez deux secondes… Oula c’est complexe, je vais organiser une concertation sur le sujet...
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