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Flashes RH : à quand un collyre magique pour nous sortir de l’enfumage et de l’aveuglement ?

Photo du rédacteur: Stéphane FayolStéphane Fayol

C’est un peu comme un shooting photos quand on n’en a pas l’habitude. Ça désarçonne, ça fatigue, et à chaque fois que ce fichu flash se déclenche, on cligne des yeux et le résultat est... A revoir. Dans tous les cas on est perdu. C’est donc « La Foirfouille » des réseaux d’information que je vous propose de traverser, aveuglé par le bric à brac qui y préside en y trouvant notamment :


Tout d’abord, la bagarre, que dis-je, la tonne d’immondices déversées par et sur les mots

J’ai été parmi les premiers à publier un article disant que les mots pouvaient lorsqu’ils étaient indélicatement dits, devenir des maux, mais j’étais loin alors de me douter de ce qu’il adviendrait. C’est la traque aux mots, simpliste de préférence, pour en faire ressortir ce que l’auteur a voulu dire, ou pas, mais en tous les cas quelque chose de bien trash. Et on se défoule, on se déchaine, admettons, mais ça pique. Et ça ne mène qu’au chaos.

Dans le même temps, on se noie entre les condoléances plus ou moins sincères, beaucoup étant de circonstances, à la disparition d’une célébrité quel que soit son domaine. On trouve moult vertus aux morts. Trop peut-être ; un peu plus de demi-mesure et d’humilité ferait du bien. Mais ça fait volume, ça envoie, ça jette.

On dénonce, on cafarde, on suspecte, on règle ses comptes.

Dire qu’il y a quelques années j’avais repris une personne diffusant un faux profil sur Linkedin par souci d’honnêteté, j’étais enfant de cœur par rapport à ce que je lis aujourd’hui. Et ça ne sent pas bon.


Ensuite, et évidemment sans ordre de priorité, on inonde la « populace » de tout et son contraire

Je dis cela à escient car il faut un certain mépris pour inonder de cette façon, en disant tout et son contraire sur des sujets sensibles, inquiétants, stressants, se fichant pas mal du trouble, de l’angoisse, de la perte de repères de celles et ceux qui reçoivent. Et tout cela de la part de gens « autorisés » dirait Coluche, des médecins et décideurs politiques face au covid, des journalistes vis-à-vis de faits d’actualité. D’ailleurs Le Gorafi perd de son intérêt, le système a été « Gorafisé » si je puis me permettre l’expression. Et dire là aussi, que les entreprises se sont faites malmener, torturer depuis des années concernant leur communication. Combien de fois ai-je copieusement été apostrophé en ma qualité de RH, sur les injonctions paradoxales (jargon consultanesque – celui-là c’est le mien). Je ne dis pas que les entreprises ne se retrouvent pas dans ce kaléidoscope affolant, mais elles ne sont que « pouième »… A ce niveau d’irresponsabilité dans la communication ça ne peut pas être involontaire… et je ne suis nullement paranoïaque.


Et puis au passage, on évoque en catimini avec une pudeur qui confine au respect (juste en apparence) des milliers d’emplois en cours de destruction

En confère les dernières déclarations de Raymond Soubie et de Gabriel Afrtero du CESE. La pandémie ayant achevé d’accélérer un processus engagé bien avant, les emplois fragiles virevoltants telles des feuilles mortes, et quelques effets d’aubaines ne manquant pas de s’immiscer l’air de rien, au cas où ça ne se remarquerait pas.

Ces destructions d’emplois et donc de tissu social sont impressionnantes sur les grosses structures, mais sur les petites il y a des agonies silencieuses plus atroces encore. Nos gouvernants mettent des apaisants provisoires comme ils le peuvent.

Je ne jette pas la pierre, en revanche je rugis contre ce que je pressentais depuis longtemps : la destruction ne fait qu’une bouchée des petites GPEC que j’ai connues : Gulliver triomphe des lilliputiens…

Impossible et pourtant, assez prévisible vu les souris dont ont accouché les montagnes de textes existants.


A quand des vrais états généraux du système de formation tout au long de la vie ?

De vrais travaux de transformation pour cesser de dissimuler les victimes des mutations économiques de plus en plus réelles, de plus en plus brutalement incarnées, derrière des buissons le long de la route.

Là il faut une ambition, un projet national, une concorde nécessaire. Je ne dis pas que c’est simple mais enfin, quand je vois Pôle Emploi se débattre comme une mouche dans un bocal, quand je vois le droit nous rabâcher des « livres machins » dans les plans sociaux pour proposer des postes de reclassements, et qu’en réalité beaucoup de tout cela n’est que beaucoup de théorie, cela me fatigue, non, cela m’exaspère.

Et DIF qui a troqué son prénom contre CPF, je le salue bien bas, là où il se trouve en pauvre petite mesurette.


Allez une petite dernière contigüe pour la route : « la rentrée sociale ». Heu d’ailleurs, la quoi ?

Les RH sont égaux : il y a les bons, et je ne manque jamais une occasion de les saluer et de leur rendre hommage dans mes écrits. Il y a aussi la foule de leurs fournisseurs d’articles de théories soporifiques, d’idéaux fumeux mal ficelés, de propositions commerciales faisant feu de tout bois, de platitudes à côté desquelles le « Plat pays » chanté par Brel fait figure de bluette, ou d’outrances histoire de dire on existe.

Des propositions fortes, ambitieuses, il y en a peu, et on affecte de les trouver rebelles ou complexes quand elles paraissent ce qui leur vaut souvent un enterrement de première classe. J’attends d’ailleurs de voir leur sort suite aux dernières préconisations du Cercle des Économistes.

Côté syndical, que dire : outre la vacuité du discours confédéral, j’ai été scié de lire sur mon pare-brise samedi un tract plaqué par une Unité Départementale, qui devait l’avoir en stock depuis au moins 10 ans tant il sentait la poussière, avec des revendications comme s’il ne s’était rien passé, donnant ainsi raison au Président Sarkozy qui disait récemment que le monde d’avant revenait allègrement. Et quand on connait l’opposition des deux ça fait doucement marrer. Ou pleurer, je vous laisse le choix.

Il est grand temps de se détourner des phrases et de clarifier une voie d’avenir pour les syndicats, sinon ce sont les Gilets Jaunes, leurs cohortes d’exaltés et de casseurs tristement associés, qui vont occuper le devant de la scène. Ce message est celui d’un aveuglé (à qui on va dire : « quel pessimisme ! »).






Mon objectif, mon vœu le plus cher : offrir un collyre, une sorte de potion de discernement, pour provoquer une prise de conscience et nous sauver de la cécité.

Il n’est jamais trop tard mais il sera toujours plus tard demain qu’aujourd’hui. Allez la France qui bouge. Et comme je lisais que, pour la millionième fois dans une enquête que les RH se trouvaient grands gagnants de cette période en cours (mdr, rien que la formule) je n’ai plus qu’une chose à dire : les RH, une certaine idée de notre société, et du travail que diable à mettre en avant ce serait bien, non ? Et si possible, pas seuls dans notre coin.

Merci à celles et ceux qui sont déjà aux avants postes, puissent ils être toujours plus nombreux.

Élargissons notre entonnoir !

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