Cette célèbre intervention de Cristina Cordula face à la trop grande diversité des informations visuelles transmises au regard par un « look » affichant un trop plein de formes, de couleurs etc… et rendant l'objectif incompréhensible prend aujourd’hui toute sa place dans l’actualité.
Ce serait une litote de dire que ma vie de RH n’a pas été turbulée par des griefs relatifs aux carences de communication dont les directions faisaient preuve face aux attentes des personnels, ceux-ci pouvant dès lors être privés de sens, ce sens si précieux voire indispensable que toute bonne littérature RH porte aujourd’hui aux nues, et qu’une loi a même instituée par l’expression « raison d’être » pour une entreprise.
Et face à cette récrimination ma générosité spontanée, mon envie de faire toujours mieux pour servir, m’a fait j’en suis maintenant plus conscient, avaler beaucoup de couleuvres à ce sujet.
- Il y avait bien entendu des situations, où manifestement, les bonnes données n’avaient pas été communiquées au bon moment, où elles avaient été communiquées avec une parcimonie baignée de mauvaise foi ou de mauvaise volonté etc… mais, outre ma candeur fort sympathique et empathique, j’ai aussi été abusé par l’ère de l’immédiateté où on a fini par confondre information, explication, justification, temps opportun ou pas, succombant à une tyrannie qui a perdu bien des « récepteurs » comme on dit en communication. donc au final objectif raté, totalement raté.
- Et il y a même eu beaucoup de situations où cette carence supposée est devenue une arme redoutable de déstabilisation de l’émetteur avec une mauvaise foi consommée de la part des récriminants pour ne pas aborder sérieusement une question, en installant de facto un a priori de défaillance mettant le susdit émetteur dans le mauvais rôle. "On ne nous dit pas tout " n'est ce pas Anne, quel bon vieux fantasme... on peut en alimenter des radio bistrots.
Alors, combien de fois ai-je entendu ah mais on n'avait pas vu, ah mais on a perdu l’info, ah mais c'est pas fissible ça ne peut pas être vrai, ah mais je ne suis pas le seul dans ce cas donc vous avez tort et j’en passe dans la rubrique démagogique.
Ce qui fait que je me suis souvent perdu en justifications inutiles, car il s’agissait d’un jeu pas très sain et nullement d’une nécessité pour me faire, comme on le dit en langage populaire 'tourner en bourrique".Et ça a fonctionné.
Et de fait, j’ai négligé l’essentiel : la qualité et la sincérité de ce qui est donné, le moment ou ça l’est , l’objectif recherché et les éventuels compléments légitimes attendus, aller au bout de mon objectif sans dévier pour un oui ou un non en ne perdant pas mon temps avec ceux qui ne voulaient volontairement ni écouter ni comprendre.
Je ne peux m’empêcher de noter que la profusion des fakes dont chacun est avide, de l’irrésistible besoin de disposer d’une parcelle de données même complètement inaboutie par une espèce de boulimie maladive désordonnée, conduit et entretient la confusion aujourd’hui .
Au lieu d’être informés, on est noyés, abrutis, aveuglés, voire manipulés mais sans résultat positif.
Si je poussais le bouchon j’en viendrai parfois à regretter le Ministère de l’information - oh je suis conscient en disant cela d’écorcher une partie de l’histoire de la liberté d’expression et de partage chèrement acquise au fil des décennies ( et oui, l’information était manipulée mais elle ne partait pas dans tous les sens)- .
Mais pour en arriver là … pour être inondé, notamment par les chaines d’infos en continu qui vont jusqu’à traquer l’insignifiant réel pour inventer un irréel parfois dangereux, pour faire peur, égarer tout le monde. Eh bien le moins que l’on puisse dire c’est que le gargarisme des bonnes intentions a été englouti par le cynisme de ce que certains ont fait de cette « information », et de ce qui se passe dans notre société. Quand on pense à des témoignages diffusés tronqués, hors du contexte et tant d’autres bidouillages malhonnêtes venant de toute part, y compris de femmes et d’hommes de pouvoir.
J’ai un peu mal. elles radios bistrots ne me font plus rire tant que cela, je parle de celles du réel.
Si ma remarque est violente, eu égard à la liberté d’expression à laquelle je suis attaché, le degré de non-respect de l'autre auquel on est parvenu, l’est plus encore.
Et toi, maintenant j’en arrive à mettre des guillemets à « information » tellement elle a été galvaudée. Tellement sa surabondance totalement anarchique me hérisse souvent et produit tant de malheurs . Il y a trop plein.
Ce n’est pas en continuant à nous gaver dans une course à l’échalote que nous trouverons plus de sérénité, à l’heure où tout le monde la réclame, de bonne ou de mauvaise foi, mais où la pratique dissolue persiste.
Alors, je ne sais pas, peut-être moins mais mieux, peut-être moins de magouilles peut-être moins de manipulations, et de complotisme, peut être comme dirait les Anglos saxons ( c’est assez rare que je me serve de leur langage) mais « the right information at the right moment and at the right place » ou quelque chose comme ça. Si Paul et son ami Mic, dans leur célèbre duo Paul et Mic pouvaient changer le cap… oui, bon je sors...
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