L’amitié selon Larousse
· 1. Sentiment d'affection entre deux personnes ; attachement, sympathie qu'une personne témoigne à une autre .
· 2. Bienveillance, gentillesse, courtoisie chaleureuse manifestées dans les relations sociales, privées, mondaines
· 3. Relations entre collectivités fondées sur le bon voisinage, la bonne entente, la collaboration
Je vais dans ce petit moment de réflexion m’attacher à la définition Une.
Je crois, avec le recul, que toute ma vie a été façonnée d’amitié. L’amitié, je lui ai donnée, et elle m’a donné aussi beaucoup.
Elle m’a nourri de beaux sentiments, la plupart du temps heureux, parfois douloureux, mais je ne sais comment j’aurai pu vivre sans elle. En tous les cas, je ne sais pas le concevoir.
Plus jeune, tout comme l’amour, j’ai voulu vivre l’amitié absolue sans concession, indestructible, inaltérable par quoi que ce soit, pure et « « sur-pure si cette définition pouvait exister. On est souvent dans l’absolu quand on est jeune : c’est beau cet idéal, souvent décevant car à force du trop, on est écorché au moindre accroc et on perd le sens profond du lien qui est né. Et au fil de la vie, on oublie de belles personnes cadeaux de cette même vie. Quel gachis.
Avec le temps, j’ai rallié ces mots de Diderot : « L'amitié ne consiste pas dans ces démonstrations excessives, dans cette ardeur effrénée qui n'appartiennent qu'à l'amour. C'est un feu doux, mais toujours égal, qui nous échauffe sans nous consumer ».
Sans cette idée, que l’on peut m’opposer sans souci, je ne sais pas comment j’aurai pu supporter mes changements de territoires et les éloignements physiques qu’ils ont généré avec celles et ceux avec qui je partageais beaucoup de temps intimes. Et bien entendu, ceci est aussi valable pour elles et eux. Vivre en ayant le sentiment de pertes incessantes ? non je ne peux pas.
« Quoi que je fasse, où que je sois, rien ne t'efface, je pense à toi" . (merci Jean -Jacques Goldman)
Et ces temps de pensées font vivre mes amitiés, sans doute pour toujours. Ont-elles dans le temps la même intensité ? je ne sais le dire, mais je suis bien certain de rallumer leur flamme très vite dans mon duo préféré : l’esprit et le cœur.
L’amitié m’a accompagné, a contribué à me faire, et je suis heureux de penser que celle que j’ai donnée a pu en faire autant. Je déplore souvent ce temps cannibale qui m’empêche de voir, appeler, écrire… et puis vient la raison qui atténue ce que Diderot appelle l’ardeur effrénée qui nous consume. Elle n’est pas placée ù il faut. Je préfère de loin cette douce chaleur qui me réchauffe encore et encore.
A vous, mes amis d’hier et d’aujourd’hui. Ou que vous soyez, sur cette terre ou ailleurs, ce que nous avons construit reste et ses fondations solides n’ont jamais mis ces chefs d’œuvre de vie en péril. Certains le ressentent, d’autres peut être pas. Je le conçois et je le respecte.
Que chacun sache juste que je n’écris pas cela pour me rassurer ou mieux encore me déculpabiliser. Je le dis parce que je le pense.
Et parce que je fais confiance à mon fil de vie et à l’amitié.
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