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Le sans contact en hausse «spectaculaire» : c’est le cas de le dire

Photo du rédacteur: Stéphane FayolStéphane Fayol

« Allo bonjour, en raison de la pandémie qui nous frappe, nous ne sommes pas en mesure de répondre à votre appel ; nous vous invitons à le renouveler ultérieurement ».

Cet exemple n’est qu’un parmi tant d’autres entendus au téléphone depuis le mois de mars, de la part d’administrations, de services marchands etc. Les variantes sont quasi infinies.

Cette façon de vivre, qui nous permettait d’obtenir une réponse à une question légère ou très conséquente, de façon quasi immédiate (moyennant quelques temps d’attente souvent taxés et nous permettant de râler joyeusement) s’est brutalement altérée, puis a progressivement disparu sine die.

On vit, les uns avec les autres, on dort les uns contre les autres… Ah mais ça c’était avant… Aujourd’hui, les « gestes barrières », les psychoses du contact, se sont insinuées de gré mais surtout de force, et c’est les uns à côté des autres suivant moult précautions…

Combien de mains ai-je tendues spontanément, pour les retirer comme électrisé, par ma propre prise de conscience au vu des consignes entendues, de ma peur, le regard interdit, gêné, horrifié ou en colère de mon vis-à-vis ?


A combien d’étreintes affectives, de réconforts mutuels, d’amitiés, de bisous, ai-je dû renoncer ? Et dire que j’ai pu penser en avoir trop… et qu’aujourd’hui je sursaute même quand on me propose de payer sans contact avec ma carte bancaire, ou je m'agace en démarrant ma voiture sans contact.

Dire que je n’ai pu, comme des milliers d’autres, toucher mon Papa, disparu suite à cette saloperie, et que ce geste m’a été arraché pour l’éternité.

A combien de visages partiels (cause masque) me suis-je familiarisé ? Combien de mètres ai-je empilés entre l’autre et moi, entre la vie partagée et moi ? C’est étourdissant d’y penser.

Le nombre de personnes que j’ai dû renoncer à voir, même à distance par télé quelque chose (je ne veux pas limiter mon propos au télétravail ce serait partiel) mais simplement parce que les moyens de télé quelque chose ne leur était pas accessible (et il y en a du monde !!).

Et oui, le monde a changé, chante Julien Doré, et pour aller plus loin que lui, il ne s’est pas seulement déplacé quelques vertèbres ; sa colonne vertébrale humaine a été désarticulée.

Nous n’avons rien demandé, rien voulu, tous certainement un peu contribué, mais aussi tous subi cette situation de façon plus ou moins lourde, sans autre choix pour survivre.

Et bingo, c’est déjà pénible de respirer avec difficulté derrière nos masques, de respecter tout le toutim, mais on le fait par respect pour l'autre. Eh bien on a en plus le grand déballage des pros/antis, des opposants à qui on enlève "la liberté", etc. C'est incroyable ce qu'on cause, à tord et à travers. Et au résultat, on doute, on vit mal, on sombre dans la dépression, la psychose, on ne sait plus à quel saint se vouer, on s’agresse, et j’en passe.

Ah il est vraiment sympa ce sans contact, ou plus honnêtement ce contact limité. Déjà, notre manière de gérer le contact depuis des années prend l'eau de toute part : impolitesse, agression, mécanisation, déshumanisation etc. Et on pleure, on se lamente. Mais là cette lente mais certaine évolution, a explosé comme par séisme avec répliques non achevées en raison du COVID.

Ah, elle « morfle » la lutte contre la déshumanisation de la société, elle devient belle la société de Proxy, le « ¼ d’heure max » de chez soi (je ne cite aucune marque ni label mais les concepts prônés), les circuits courts auxquels le boum a substitué des courts circuits.

Alors je le dis avec beaucoup de tranquillité : malgré toutes les belles théories dont on nous abreuve avec générosité depuis des années, là il faut passer à la vitesse supérieure. Sortir de la théorie et envahir la vie, à vitesse supersonique, parce que les hiatus comme celui en cours, on en connaitra d’autres.

Pour celles et ceux qui comme moi sont attachés à la vie en société, la vie avec les autres, les uns contre les autres etc., il y a urgence à réparer les vivants, non ? Alors respectons-nous, et inventons-nous encore et encore.

Et avec Contact SVP, trouvez les codes, car trop de codes ont changé.



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