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Photo du rédacteurStephane Fayol

Vivre et revoir sa définition

Dernière mise à jour : 9 avr. 2020


Rien qu’à la lecture de mon Larousse préféré, il y a tant de définitions du mot "vivre" que j’en ai le vertige.


Vous me direz, mais pourquoi donc regarder la définition de ce mot, alors que je n’ai pas attendu aujourd’hui pour « pratiquer » sans le détail de la « théorie ».


Eh bien parce que depuis quelques jours, j’essaie de faire la paix avec une idée maintes fois entendue et toujours refusée. Cette idée c’est que rien ne peut changer véritablement et mettre un terme à ce qui nous fait mal, sans rupture profonde, catastrophe majeure. Cette idée, portée souvent par des arguments assez simplistes me fait horreur. Parce qu’elle implique que l’on ne sache pas vivre mieux sans que les changements soient provoqués par de la violence, de la brutalité, avec des références à la pelle toutes plus sombres les unes que les autres un « bon accident », « une bonne guerre », une « bonne révolution », une « bonne épidémie », etc.


Pour moi qui croit en l’homme, en son intelligence, individuelle et collective, c’est insultant, humiliant, que d’accepter que le genre humain ne sache pas aller autrement vers le meilleur que par le chaos. Une sorte de contre sens existentiel.


Et puis soudain, la survenance de deux évènements dans ma vie a ébranlé ce socle fondamental.

Je vais les énoncer brièvement par ordre chronologique.


D’abord, à titre personnel :


une avalanche d’agressions tous azimuts que j’ai subie depuis 2017 a failli me détruire totalement au « sens propre » du terme.


Et c’est sur le chemin escarpé de ma reconstruction, que j’éprouve fort le sentiment de rencontrer LA VIE. C’est une sensation intense et paradoxale : en effet, avoir accepté et vécu tout ce qui m’a conduit là, et être passé à côté de tant, fait injure à l’existence et c’est douloureux. Et arriver à exprimer ce que je ressens, ce dont j’ai envie, besoin, dans un environnement qui n’est pas nécessairement prêt à m’entendre, encore moins me comprendre, est angoissant.


ET POURTANT, après un pareil séisme, je sens et je sais qu’il ne peut exister pour moi un comme avant. Comment aller autrement ? Je suis bien loin d’avoir les réponses, ce qui rationnellement serait redoutablement rassurant, mais sans doute faussé. Je suis juste heureux de me poser de bonnes questions, et enfin d’admettre l’inéluctable autre versant de ma vie. Et oui, tout ça, pour en arriver là, ai-je un jour entendu chanter….


A titre collectif ensuite :


le #COVID19 frappe, massivement.


Et que voit-on de façon évidente ? Suivant notre bon vieux mode d’existence référent, on voit des personnes mal se comporter, par sottise, goût de la désobéissance, égoïsme forcené et dangereux, et faisant tout ce qu’il faut pour expliquer et justifier chaque fois ce qui est juste injustifiable. C’est pathétique. Et le rouleau compresseur de la destruction de vie chemine, aidé par cette folie, oui folie, je veux baptiser ces agissements de la sorte, c’est à ce mot-là tant galvaudé que je pense spontanément.


J’entrevois toutefois l’émergence chaque jour, de dons de soi, d’altruisme, de sourires gratuits, de réhabilitations de valeurs soit-disant has been, d’initiatives créatrices de beau et de bon, tant en outils qu’en gestes.

Là aussi, toutes les réponses ne sont pas là, et cette manie que l’on a à chaque initiative d’opposer un "il aurait fallu", bardé de « si », est juste proprement irrespirable, stérile ; mais tenace, ça va être un combat de titans pour s’en débarrasser.


MAIS il y a un rai de lumière, de la foi dans le beau et le bon qui s’insinue doucement, trop sans doute mais qui s’insinue.


Alors, fort de ce parallèle qui paraitra à certains douteux, inadapté, qui n’apporte rien au schmilblick mais qui est l’expression de ma pensée, je pense au fait qu’il a fallu cela pour que… et je l’accepte, d’ailleurs puis- je faire autrement :


Je pense à un vivre autrement.


Si fort que mes ongles se plantent dans ma chair, que mon corps est endolori de volonté. Et que cette saloperie de paradigme auquel j'ai repensé fasse pschitt.



POURVU QUE NOUS SACHIONS FAIRE UN JOUR D’APRES.

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