Le lien aux RH, une enquête troublante, sur ce que les collaborateurs n’osent pas dire aux DRH.
Cependant, venant d’écrire quelques mots au sujet de ce que le DRH devrait dire ou ne pas dire, telle une tique, cette enquête "bestiole" et ce qu’elle me révélait m’a piqué désagréablement les neurones, jusqu’à ce que je me décide à reprendre son contenu, sans aucune prétention d’exhaustivité bien entendu. Et sans non plus m’interroger sur la méthodologie de l’enquête, la pertinence de l’échantillon etc. Partant du principe que comme à son habitude, Parlons RH avait bien bossé son sujet.
Un préalable me semble utile :
Je suis opposé à tout voyeurisme, je suis respectueux de la vie privée de chacun, et je suis tout aussi respectueux de ses choix de dire ou pas.
Mais, pour l’avoir tant de fois vécu, je suis toujours aussi réservé (mot faible) sur l’aspect "sas hermétique", où une personne, entre le matin dans son entreprise, passe dans une espèce de passage de décontamination, oublie sa vie, et devient un salarié au sens réduit et mécanique du terme, sans que ce qu’elle vive ou ressente n’ait une quelconque chance d’affecter sa façon d’être, et de travailler avec les autres.
D’ailleurs je suis tout aussi réticent a priori quand on vient me dire de façon péremptoire qu’un risque psycho social est uniquement du ressort de la vie privée ou de la vie professionnelle sans qu’il y ait une quelconque interaction. Bref, je ne découpe pas les personnes en fonction de leur lieu de présence et de vie, partant du principe qu’elles sont entières et qu’elles VIVENT.
Et puis toute ma vie professionnelle de RH a été consacrée à l’écoute, à la compréhension des autres, à la facilitation des situations, à la médiation, à l’aide pour bien vivre et réussir l’entreprise. Il m’a toujours semblé, peut-être à tort, que c’était une partie centrale de mon rôle que ce soit à titre personnel ou collectif.C’est bien entendu lié, je peux l’admettre à ma façon d’être, d’instaurer la confiance et le respect bilatéral.
Mais je suis sidéré par : soit un manque de compréhension de notre rôle, -et ça n’est pas nouveau, soit par ce qu’incarnent des "collègues", soit par les malentendus créés et entretenus par les situations...
Alors vraiment, beaucoup voient après ça la fonction RH au cœur des hommes, au cœur de l’entreprise ? Mais avec quoi ? Je m’interroge. leurs seuls outils de techniciens ? Ce serait donc un métier où l’humain est en seconde ou troisième ligne ? Voire n’existe pas ou peu ?
Pour mémoire, mais le post de Parlons RH est tellement clair, je ne reprendrai que quelques exemples assortis des pourcentages les plus outranciers notamment.
On ne parle pas de ses soucis personnels avec le RH,
ni du décès d’un proche (je me souviens avec horreur du débat au parlement relatif à la perte d’un enfant et aux jours d’absences autorisés associés. Bah c’est vrai que comme je peux tout gérer seul et que le RH n’est qu’un chatbot, pourquoi faire ? Peut être les papiers au mieux, les assurances…
On évite de parler aux RH des manquements lourds de collègues
au règlement intérieur ou disons à la qualité de vie dans l’entreprise ? Attitudes déplacées, alcoolisme et drogue rendant dangereux pour lui et pour les autres, présentéisme dangereux pour la santé, non respect des horaires et mise en péril de l’efficacité collective, vols et suivi de pornographie...
Difficultés relationnelles entre collègues ou avec la hiérarchie.
Là, je ris jaune mais jaune hépatique avancé : ah il va avoir l’air crédible le RH de parler de qualité du travail, de respect interpersonnel, de savoir vivre, de valeurs, de sens. Ah je comprends mieux le discours de à quoi il sert. Lui parler pour avoir son conseil, son coaching, sa médiation, son aide etc…c’est faire de la délation ?? Le manager peut être impliqué au 1er degré va-t-il tout régler ? C’est le résultat de tous DRH ?
Mais ma confusion est absolue. C’est grave.
« Mais je suis seul dans l'univers J'ai peur du ciel et de l'hiver J'ai peur des fous et de la guerre J'ai peur du temps qui passe, dis Comment peut-on vivre aujourd'hui Dans la fureur et dans le bruit Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu »
Merci Michel Fugain.
Je vous promets que je vais prendre du recul, le recul nécessaire pour comprendre, pour essayer de toujours faire mieux. Je vous promets que je ne cesserai jamais d’encourager les jeunes professionnels RH à ne pas s’arrêter à cette caricature.
Je sais, ma réaction fait un peu épidermique, et il y a beaucoup de raisons d’expliquer et surtout d’espérer. Mais je l’ai dit récemment dans ce post que vous êtes des milliers à avoir lu. Alors je dis, au cas où cela pourrait servir.
Bon moralité, comme dans les fables, il y a défiance voire méfiance . En avant les RH, on la fait la remontada?
Et pour toutes celles et ceux non convaincus, je ne connais que des pro RH, femmes ou hommes qui chantent dans leurs baignoires alors ....
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