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  • Photo du rédacteurStephane Fayol

Dire : si on osait autre chose ?

Dernière mise à jour : 3 juil. 2020


"Articuler quelque chose, le prononcer, le faire entendre grâce à la parole" (définition Larousse)


Il y a de multiples définitions à dire les choses, et de multiples façons de le faire. La parole étant un moyen mais pas le seul.


Et dire les choses c’est quoi ? Dire ce que l’on ressent ? Dire spontanément et se mordre la langue pour avoir dit trop vite ? Dire après « mure réflexion » si tant est que la réflexion ne crée pas plus de nœuds aux cerveaux qu’il n’en défait.

Ce qui me semble assez évident, c’est que dire les choses est beaucoup plus complexe que dire que l’on dit les choses, et que quelque part, notre monde est asphyxié par le « ne pas dire » quelque en soit l’origine.

Combien de gens, d’organisations, d’entreprises, par leur communication se parent de transparence et disent "dire" . De mon côté j’essaie juste de m’y risquer et ça me donne une énorme humilité et une vision assez sarcastique, peut-être trop, de celles et ceux qui revendiquent à ce titre l’évidence.


Pour dire, il faut accepter de dire des bêtises, et prendre pour soi le vieil adage, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Oui, on peut dire les choses que l’on ressent et se tromper. Qui osera prétendre dire LA Vérité absolue ? Guy Béart avait raison, le premier il faut l’exécuter…


Quand on sait que ce qu’on dit est plein de conventions apprises, de contraintes conscientes et inconscientes, d’hypocrisie intentionnelle ou pour bien faire, dire les choses semble relever de l’impossible. Mais, si avec beaucoup de précautions, notamment en ayant le respect de l’autre chevillé au corps, on dit, alors que risque-t-on ? D’être à découvert, de cesser de se cacher, de cesser de créer des par- sincérités. De se découvrir soi-même, de se soumettre au regard des autres ?

Je ne suis pas un fan absolu de Christophe Mae, mais je dois reconnaitre avoir été ébranlé une fois de plus par les paroles de la chanson « La vie d’artiste ». Écoutez-les.


(A Retrouver sur ma playlist #Cocoon)


Si on cessait de jouer un rôle ?


Si on était véritablement soi, assumant tout en le disant : singularité, contraintes, contradictions, le hors convention/éducation sans pour autant sombrer dans le manque de respect et la vulgarité?

C’est une belle idée qui me trotte dans la tête depuis longtemps et que j’essaie de mettre en œuvre. Je ne vous dis pas : entre il est bien gentil mais il plane, pour qui il se prend, ça lui passera etc. Que n’ai-je pas entendu. Y compris ceux qui me félicitent genre en privé, et qui dans les dialogues de réseaux sociaux se font plus discrets, il y va d’eux-mêmes… Vous connaissez l’image, le volontaire ne bouge pas mais soudain tous les autres reculent et il se retrouve volontaire tout seul. C’est souvent moi cela.

J’ai pleinement conscience des orages qui accueilleront mes propos. De ce que parfois, mon côté Don Quichotte amusera. Et les ailes du moulin continueront de tourner. bien entendu ce billet n'est pas une thèse aboutie sur le sujet et j'aurais pu y réfléchir encore longtemps, longtemps, longtemps...


J’ai conscience que celles et ceux qui arrivent à se faire entendre dans ce sens, sont souvent taxés d’exagération. Franchement, ils exaspèrent en troublant sans cesse la surface de l’eau. Sont-ils obligés ? Non. Sont-ils exclusivement des râleurs ? Non plus, ça c’est facile de le dire, ça arrange et permet de les balayer d’une main. Mais ont-ils réellement le choix pour se faire entendre, pour mettre en avant les tartufferies dont on crève à petits mais lents et sûrs feux.


J’ai suivi les écrits de celles et ceux que je soutiens fortement sur les réseaux qui dénoncent la pantalonnade commerciale remarquable d’efficacité de Julia de Funès. Philosophe, oui, un ami a écrit sur les réseaux sociaux à son sujet, la prochaine fois invitez Casimir : il a raison, elle sait divinement faire le gloubiboulga.

Mais bon son message à lui, c’est entre initiés ; pour le grand public qui dit avoir horreur d’être pris pour des imbéciles mais qui manifeste jour après jour sa soif de boniments, c’est acquis que ça fonctionne.


Et des charlatans il y en a. Et pas que de talentueux médiatisés. J’en ai malheureusement croisé sur ma route qui ont abimé ma vie, et ils étaient loin d’avoir le même palmarès de notoriété. Et peut-être ai-je moi-même plus d’une fois succombé.

Las, j’essaie maintenant de dire, et de faire autrement.

Je suis passé près de la mort, je viens de perdre une partie de moi du covid etc. J’affiche en matière de casseroles de vie un poitrail de maréchal soviétique de la belle époque. Et pourtant ce n’est qu’à mon grand âge, que je parviens à écrire cela. Mais je suis tellement heureux de lire, d’entendre dire des jeunes générations aspirant à autre chose que le convenu, la langue de bois, le ça se fait ça ne se fait pas, ça se dit ça ne se dit pas.


Il n’y a pas très longtemps, un consultant que j’aime beaucoup par la pertinence de son regard, m’avait posé cette question ? Qu’est-ce qu’un RH ne devrait pas dire ? Sans être provoquant ma réponse était : rien. Tout doit être possible moyennant le fait de retrouver des vraies valeurs de respect des autres. Alors on évite le n’importe quoi et le n’importe comment. Mais la réflexion n’a pas été plus loin… Compliqué de dépasser le superficiel.

Nous pouvons agrémenter cela à toutes les sauces, vive la langue française : disons les choses comme nous les ressentons et ce avant de mourir (oups trop tard) et ne mourrons plus d’avoir dit ou de n’avoir pas dit.

Ça c’est un beau programme, de réflexion si on veut un monde meilleur.


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