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Moi, DRH je dirai si je ne peux chanter

  • Photo du rédacteur: Stéphane Fayol
    Stéphane Fayol
  • 1 juin 2019
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 4 nov. 2019



Pendant des jours, je le reconnais, mon Cétaumatix mental a moi, m’a donné tellement de coups de marteaux qu’il a réussi à m’empêcher d’écrire. J’ai profité de quelques moments d’inattention des irréductibles, pour écrire ces quelques propos, reprenant le principe qui était bon. Comme le dit souvent et de façon extrêmement pertinente Frédéric Fougerat, la forme est importante mais elle sert le fond…. L’auteur originel ne m’en voudra pas. Aller, je me lance :


Moi, DRH,je serai intraitable et exemplaire pour garantir le respect de l’autre dans l’entreprise notamment. Où qu’il soit, quelle que soit sa place.

Extrait inspirant pour appuyer mon propos, de l’Interview de Daniel Augereau le patron de Synergie, dans le Figaro du 6 mai. « J’ai un brevet professionnel de dessin industriel . J’ai osé et j’i appris sur le tas, au fil de l’eau. J’ai très vite compris que la première qualité d’un dirigeant est de savoir s’entourer et de savoir entrainer ses équipes. A 20 ans, je travaillais dans une entreprise qui avait remporté le marché de l’installation des climatiseurs Carrier de la Gare Montparnasse. Parce que je savais lire des plans, j’ai été désigné comme chef d’équipe . C’est sans doute là que j’ai senti que j’avais cette fibre. J’y ai pris goût. Mais il faut aimer ses collaborateurs afin qu’ils aient envie de vous suivre là où vous voulez les entrainer. Une fois qu’une personne a été recrutée, on lui assigne des objectifs, des missions et on doit lui faire confiance. C’est la condition pour qu’elle puisse gagner en compétences et en talent. Je préfère l’humain aux ratios. Je ne vais pas pinailler, si l’objectif n’est pas respecté à la virgule près. Ce qui m’intéresse c’est le résultat global et l’esprit de partage. Depuis la création de synergie, j’ai veillé à créer des liens de confiance afin que les gens travaillent ensemble ».


Moi, DRH, je serai sympathique, empathique, compréhensif et jamais brutal non pas parce que c’est une mode, ou un effet de style mais parce que je suis sincèrement fait comme cela, et tant pis si parfois on abuse de cette « gentillesse ». Elle est dans mon ADN comme l’envie d’aider.


Moi, DRH, je ne tolèrerai pas une violence sauvage quelle qu’elle soit au sein des organisations de l’entreprise.


Moi, DRH, je m’attacherai à soigner une communication envers l’autre réelle et non factice et hypocrite : avec une véritable écoute et des moments pour cela, et un vocabulaire compréhensible par le plus grand nombre. Je cesserai les gargarismes aux anglicismes au franglais, au RHisme , à l’ingéniérisme etc… sortir des moules qui sont autant d’obstacles ; Réfléchir avant d’agir dit-on pour se sécuriser, on peut transposer cela aux mots pour qu’ils ne soient jamais des mots. Mon métier est d’aider, voire de « réparer les vivants » pour qu’ils soient toujours en capacité de vivre positivement leur univers de travail. Pas de détruire, même involontairement.


Moi DRH, j’empêcherai autant que je le pourrais l’esprit de caste dans l’entreprise qui conduit à la caricature, au rejet, à la stigmatisation, et empêche ainsi la solidarité de prédominer. Mais je préserverai l’autorité légitime.


Moi DRH, je donnerai l’exemple en refusant de laisser l’entre soi me dévorer, et ainsi m’enfermer dans un monde qui ne parle pas à une majorité. Ce monde d’autosatisfaction permanente de ceux qui croient savoir, et qui s’en félicitent, je ne le veux pas.


Moi DRH, je ferai en sorte que les systèmes ne soient jamais des entraves absolues à la liberté et l’autonomie ; des repères partagés, des règles de vie, pas une technicisation sclérosante pour que chacun vive pleinement son métier, innove parce que tout va très vite et aide l’entreprise à réussir. La fantasmagorie de l’IA ne peut que déboucher sur de l’IHplus si tout se passe dans le bon sens.


Moi DRH, je serai peut-être poliment écouté en codir si j’y suis, mais dans tous les cas je ne me tairai pas si je sens qu’il y a péril pour les femmes et les hommes de l’entreprise, donc au final pour leur vie, et pour la vie de l’entreprise, puisque c’est eux qui la font. La fadeur et la lâcheté ne sont pas ma tasse de thé.


Moi DRH, je favoriserai une socialisation intelligente de la violence inhérente à tout collectif depuis que le monde est monde. A ce titre, je m’attacherai à aider tout ce que l’on appelle les corps intermédiaires que l’on a éparpillés façon puzzle ou contraints de telle façon que de peu efficaces, ils sont dans un flottement total et surement pas heureux de l’être.


Moi DRH, je serai plus que vigilant face aux dangers physiques et psychologiques qui guettent chacun dans l’entreprise, d’autant plus que les changements à répétition sont lourds à digérer . Physique, je sais que de nombreuses entreprises font résolument des choses, avec une fâcheuse tendance à l’exagération mais admettons. Mais comme le disait l’excellent Benoit Serre dans son interview au point, la réalité des soucis psychologiques est toujours trop niée, banalisée, vouée à la culpabilisation.


Moi DRH, rien ne m’empêchera d’exprimer ma révolte lorsque j’entends des horreurs tels que les témoignages dans l’affaire France Telecom, quand je vois des exagérations pauvres telles celles que j’ai lues dans la Comédie inhumaine ou dans le livre et les témoignages de Mr Bille notamment. Trop d’exemples malheureusement pour être exhaustifs , et encore tout ne nous est pas connu. Mais cette affreuse manie malsaine d’aduler l’information à sensation, toute ma vie professionnelle je lutterai contre ça, toute ma vie d’ailleurs.


Moi DRH je continuerai à pousser des cris d’orfraie lorsque je verrai des entreprise se gargariser de leurs façades patiemment élaborées par des communicants malins, ou des DRH de bonne volonté alors que leurs intérieurs ne répondent en rien à leurs promesses.


Moi DRH , je pousserai encore des cris devant l’appauvrissement du métier de RH tel que je le vois. « Je décide il exécute », brrr ce mot exécuter me fait trembler dans le contexte.


Moi DRH, j’encouragerai toujours les jeunes RHs, les jeunes managers qui me disent vouloir autre chose pour exercer leur métier conformément à leurs valeurs.


Moi DRH, j’accepterai sans problème d’être accusé de naïveté si ce que je dis ou fait permet à quelqu’un de vivre mieux. Parce que je ne suis pas philanthrope non, je crois que si on vit bien son métier, on donne son meilleur, et au final l’entreprise et son client s’y retrouvent.


Moi DRH, je ferai en sorte que l’entreprise que je défends, par le respect de l’autre qu’elle fait vivre n’oublie pas un salarié de plus de 35 ans d’ancienneté décédé tragiquement un an après son départ en retraite en omettant d’adresser un mot à la famille, d’assister aux obsèques. Ce n’est pas ma conception du métier que je chéris avec passion depuis tant d’année ni celle de la reconnaissance à exprimer, ni celle de l’engagement durable.


Moi DRH, je prendrai des positions sociétales aucunement politiciennes , parce que je ne suis pas qu’un metteur en œuvre, j’ai des valeurs, des idées, que je partagerai avec le Codir, les partenaires sociaux, le personnel, et que je défendrai dans mon quotidien en veillant à ce que les actes de tous soient conformes aux paroles : égalité professionnelle, diversité, investissement dans le développement personnel et professionnel. Et encore une fois, pas de mots qui deviennent des maux, il y a des faits de vie qui ne prêtent pas au mots de mauvais goût.


Moi DRH, je ne serai pas une autruche ; je n’ai rien contre cet animal, mais l’idée que l’on se fait de son comportement est le refus de voir la réalité, surtout si celle-ci est difficile, le conduit à mettre sa tête dans le sable pour favoriser son ignorance. Les derniers mois, qu’ils soient dans la rue, dans les urnes et dans l’entreprise, quelle que soit la façon de se manifester montrent que comme disait feu Marc Blondel, ça finit par péter. Je recommande à nouveau la lecture du témoignage de Benoit Vice-Président de l’ANDRH dans le point sur ce sujet. Il y a des impunités qui reste dans quelques mentalités et imaginaires qui ne tiendront plus longtemps, si on considère gentiment que cela tient encore.


Je pourrais continuer, sans aucune hiérarchie ma liste longtemps…. Mais au fait, je suis #DRH depuis bientôt 30 ans, homme aussi donc faillible, j’ai suffisamment d’humilité pour savoir que j’ai dû manquer quelques objectifs. Renforcer la voilure, aider autrement, autant de questions qui restent à venir et je suis bien certain que d’autres DRHs engagés,  des Dirigeants, des Conseils, complèteront, ou corrigerons ma liste. Et ainsi le moi DRH restera un Cap …


« Oser, aider, rêver… » bon je rentre dans mon arbre Cetaumatix revient. 


A bientôt avec un clin d’œil à tous mes amis, particulièrement ceux qui me connaissent et connaissent mon CŒUR à l’ouvrage parfois un peu lourd, un peu entier et un peu fragile mais c’est moi …


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